::LE MARCHE D'ALIGRE::
Début de journée au Marché d'Aligre.
Il y a bien un an que je n'y avais pas foutu les pieds.Comme à chaque fois ,la meme évidence.
Quelque soit l'état dans lequel je peux etre ,cinq minutes montre en main (faites l'experience) ,suffisent à dissoudre les affres du moment.
La brocante ,tout particulierement.
Chiner.S'attarder sur des bibelots centenaires et des livres hors d'age.Se retrouver baigné au milieu de ces objets hétéroclites ,avoir la sensation au détour d'un étal ,de toucher du doigt une époque ,une culture. Imaginer les vies qu'ont eu ces objets.A travers eux ,celles des hommes qui les ont possédé.
"Spéculer" sur la part de petites histoires ,de secrets ou de drames ,qu'ils renferment en leur sein.Reliques d'antan ,témoignages d'un temps révolu.
Et puis c'est aussi l'occasion de réapprendre à flâner.Meme évidence ,meme enchantement renouvellé.L'impression est d'autant plus saisissante ,que ce marché est le premier que j'ai découvert en arrivant à Paris ,par le biais de mon ami Chet qui habitait alors dans le quartier.Réminiscences de ma "jeunesse" à Paname.
Nous allions ainsi ,certains dimanches ,boire un café à cette terrasse si convoitée mais si agréable (-comme toutes les évidences ,le nom du café m'échappe).Pour peu qu'il y ait un brin de soleil ,il fallait se battre pour y trouver place aux heures d'affluence.
Aligre ,c'était aussi l'occasion de faire ses courses à moindre frais. Pensez donc ,une semaine de fruits et légumes frais pour moins de neuf euros! Une aubaine pour un jeune chanteur-guitariste désargenté ,tout juste sorti de son Est "natal"..
L'âge d'or ,quoi.N'avoir pas un sous vaillant ,mais etre riche de tout un champs des possibles...
Je saisis en écrivant ces quelques lignes ,à quel point ce marché était l'épicentre de l' îlot de convivialité que j'avais alors réussi à recréer ,en arrivant dans cette "horrible" ville .
Tout me le rappelle. La vieille dame en train de ranger son stand de livres ,le barman et sa rudesse (qui ,je veux le croire ,ne cachent que mal un coeur qui ne s'assume pas) ,le vieux monsieur malien ,nos non-conversations et nos civilités à rallonge ("ça va? bien même? et la famille ,ça va ? et le travail? Et la copine ?... Sinon ,bien?") ,les maraichers ,qui vers treize heure ,préferent ,lorsque vous ne leur demandez qu'une unique tomate ,vous la donner ,plutôt que de ressortir la balance pour quelques centimes d'euros.
Rien n'a changé.Pas meme la jeune serveuse.Tout au plus ses hanches se sont elles épaissies ,ses traits durcis.
Tout en ce lieu , jusqu'à la mosaïque de l'en-base du comptoir ,tout me sécurise.
"Frisson" de ne pas savoir ce sur quoi on va tomber. Plaisir de tomber amoureux d'un objet. Plaisir de se mirer dans les fragments de vie dont il se fait l'écho ,au détour d'un étal ,au fin fond d'un carton.
p.s. Merci à Tim & Tom!
Quelque soit l'état dans lequel je peux etre ,cinq minutes montre en main (faites l'experience) ,suffisent à dissoudre les affres du moment.
La brocante ,tout particulierement.
Chiner.S'attarder sur des bibelots centenaires et des livres hors d'age.Se retrouver baigné au milieu de ces objets hétéroclites ,avoir la sensation au détour d'un étal ,de toucher du doigt une époque ,une culture. Imaginer les vies qu'ont eu ces objets.A travers eux ,celles des hommes qui les ont possédé.
"Spéculer" sur la part de petites histoires ,de secrets ou de drames ,qu'ils renferment en leur sein.Reliques d'antan ,témoignages d'un temps révolu.
Et puis c'est aussi l'occasion de réapprendre à flâner.Meme évidence ,meme enchantement renouvellé.L'impression est d'autant plus saisissante ,que ce marché est le premier que j'ai découvert en arrivant à Paris ,par le biais de mon ami Chet qui habitait alors dans le quartier.Réminiscences de ma "jeunesse" à Paname.
Nous allions ainsi ,certains dimanches ,boire un café à cette terrasse si convoitée mais si agréable (-comme toutes les évidences ,le nom du café m'échappe).Pour peu qu'il y ait un brin de soleil ,il fallait se battre pour y trouver place aux heures d'affluence.
Aligre ,c'était aussi l'occasion de faire ses courses à moindre frais. Pensez donc ,une semaine de fruits et légumes frais pour moins de neuf euros! Une aubaine pour un jeune chanteur-guitariste désargenté ,tout juste sorti de son Est "natal"..
L'âge d'or ,quoi.N'avoir pas un sous vaillant ,mais etre riche de tout un champs des possibles...
Je saisis en écrivant ces quelques lignes ,à quel point ce marché était l'épicentre de l' îlot de convivialité que j'avais alors réussi à recréer ,en arrivant dans cette "horrible" ville .
Tout me le rappelle. La vieille dame en train de ranger son stand de livres ,le barman et sa rudesse (qui ,je veux le croire ,ne cachent que mal un coeur qui ne s'assume pas) ,le vieux monsieur malien ,nos non-conversations et nos civilités à rallonge ("ça va? bien même? et la famille ,ça va ? et le travail? Et la copine ?... Sinon ,bien?") ,les maraichers ,qui vers treize heure ,préferent ,lorsque vous ne leur demandez qu'une unique tomate ,vous la donner ,plutôt que de ressortir la balance pour quelques centimes d'euros.
Rien n'a changé.Pas meme la jeune serveuse.Tout au plus ses hanches se sont elles épaissies ,ses traits durcis.
Tout en ce lieu , jusqu'à la mosaïque de l'en-base du comptoir ,tout me sécurise.
"Frisson" de ne pas savoir ce sur quoi on va tomber. Plaisir de tomber amoureux d'un objet. Plaisir de se mirer dans les fragments de vie dont il se fait l'écho ,au détour d'un étal ,au fin fond d'un carton.
p.s. Merci à Tim & Tom!
<< Accueil