samedi, février 26, 2005

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Me réveille à 45 minutes de là ou je me suis endormi.Dans un lieu différent.La voiture est à l’arrêt.Il me faut quelques instants avant de réaliser que nous sommes garés devant le centre culturel.
Il a plu. Jonathan de l’Alliance française nous attend sous le porche ,bientôt rejoint par Phil.

Retrouver les gestes élémentaires :Tout d’abord me mettre en quête d’une prise électrique pour me faire le café salutaire à partir duquel peut-être ,je serai en mesure de considérer les choses avec un peu plus de discernement-Pour l’heure ,je rame un peu.

Je « découvre » mon environnement ,à mesure que se rouvrent mes yeux.
Aux murs ,de nombreuses photos ,vraisemblablement prises avant ou après des récitals de musique classique.Sur le bureau dans un coin posé ,un livre d’or et sa bannière.
S’y bousculent signatures et commentaires de caciques et d’anomymes.Danièle Mitterand s’y est collée aussi on dirait :Tout un programme…


Changement de cordes ,changement de cassettes ,échauffement laborieux ,constat.
18 hre déjà..Comment est ce que j’ai fait mon affaire ?

Dix minutes à peine de balances et puis disposition des caméras.L’occasion de refaire un bref constat :c’est pas gagné ,il va falloir que je m’échauffe longtemps ce soir.
Les deux gars de la première partie attendent déjà leur tour .

Pas d’adsl ici non plus.Il faudrait aller au bureau ,mais nous n’en avons pas le temps.Le blog n’est plus à ça près.Je tacherai donc de me rattrapper demain à l’hotel.

Je réalise que je n’ai pas contacté les cousins de Zean-Noel..Avais pourtant pris soin de noter leurs coordonnées pour les inviter.Il est trop tard maintenant.Le concert est dans quelques 45 minutes.

Je m’échauffe soigneusement-plus qu’à l’accoutumée ,en essayant d’être le plus détendu possible.Dans les moments de fatigue ,forcer ne fait qu’empirer les choses.

Le concert enfin.Devant moi ,un parterre de gens très comme il faut (on m’expliquera plus tard qu’il s’agit de places réservées d’office ,pour les « gens importants »).

Les autres ,eux ,sont au balcon.Surprise d’ailleurs ,en levant les yeux.Le sound check a été si rapide que je n’avais pas vu qu’il avait un second étage ,contenant deux fois plus de public que le « rez-de-chaussée ».

Les gens ont l’air de bonne humeur.Avant moi ,mes compères se sont débrouillés comme des chefs ,et ça se sent dans la façon qu’a l’assitance d’appréhender les choses.
Je prends définitivement le parti de m’amuser.Grand bien m’en prend :Ce concert restera mon meilleur souvenir en quelques 4 années de pérégrinations.Le meilleur.

En tout point conforme à ce truc après lequel je cours depuis si longtemps.Mes 3 caméras n’en ont pas perdu une miette.J’ai hâte de le monter ,un jour ..
Peu de répit une fois le gig fini. Le restaurant dans lequel nous devons manger ferme tôt ,et nous avons déjà dangeureusement dépassé l’horaire.Je range donc mes affaire à la hâte, content comme un poux ,en m’accordant quand même une petite bière pour célébrer l’évenement-une fois n’est pas coutume ,les concerts sont terminés pour ce séjour-ci(espérons qu’il y en aura d’autres) ,et ce n’est jamais que ma deuxième mousse de la semaine.

Tout à mon enthousiasme du moment ,j’invite les gens que je croise à nous rejoindre au restaurant ou nous devons manger (bien mal m’en prend ,mais je ne le comprendrai que plus tard).L’occasion aussi de rencontrer brièvement des mauriciens (dont miss Aniel ,très active sur le blog-merci et coucou en passant) ,de faire quelques photos ,et de distribuer à tout va force FefeFartCards.






Rendez-vous pris après le repas , « Au Bon Coin » à quelques pas de là.

A table ,le directeur de l'Alliance-si j'ai bien compris ,ce qui reste à vérifier ,est visiblement très gêné.Je tente tant bien que mal de lui expliquer que « ce n’est pas grave » (Le fait de vivre aux abords ,ou dans une grande ville fait que l’on s’adapte forcément à l’inhospitalité).

Nous bavardons.Il est question du concert de ce soir ,de l' « ironie » de mes interventions sur scène ,d’ateliers de theâtre ,de sensibilisation au sida et de cinéma (l’un des convives est réalisateur).


« Au Bon Choix » est décidément la bonne pioche du jour.J’y rejoins une tablée de convives pour le moins enthousiaste.On y boit de la bière.Ca converse à tout va et de part et d’autre ,ce n’est que chansons et éclats de rire (les types font tourner une guitare et chacun d’y aller de son couplet.Un peu cliché peut-être ,mais tellement sympa ,surtout après voir ci-dessus).

A peine ai-je eu le temps de prendre la température du lieu que je suis abordé par Jean-Daniel, visiblement éméché ,lui aussi.
Je ne sais au début ,à quoi m’attendre.Bientôt ,la conversation devient tellement intéressante, que je ne peux m’empecher de sortir ma caméra.Mon « sujet » se prête volontiers au jeu.
Enseignant de son état (« la langue de molière » prend il soin de préciser) ,et originaire de Rodrigue (une autre ile de l’océan indien ,apparemment sous tutelle de sa grande sœur mauricienne) ,il me raconte son métier ,ses aspirations ,ses déceptions ,me parle de la difficulté d’être prof de lettres quand on n’a pas une tête à ça-comprendre quand on est noir et de Rodrigue.

Il en va ainsi pendant une bonne heure et demie ,jusqu’à ce mes batteries de caméra me lâchent -Aaarrggh.
Nous éclusons une dernière bière.Ce portrait à lui seul ,suffirait à donner matière à un documentaire.Pas de montage.Juste un long plan séquence.
Résonance.Encore.Il est ces instants ou une rencontre fortuite se fait tellement l’écho de vos questionnements du moment ,qu’on a du mal à croire à la gratuité de certains accidents.


Deux heure bientôt.Il nous faut prendre la route.Adieux émus (griserie aidant et conscience qu’on ne se reverra pas avant longtemps ,si tant tant est qu’on se recroise jamais).
Une dernière salve de FefeFartCards ,trois petits tours et puis s’en vont.

p.s.oublions sur le champs la méprise d'hier..Quoi de mieux qu'un Goody pour aplanir tout ça?